Église Holy Trinity Church

1865-1995

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   Déjà en 2000, lors de mes balades photo du quartier Latin, j'avais remarqué la solitude de cette église. Peut-être qu'à l'époque, l'annonce d'un projet de conversion  possiblement en un restaurant Piazzetta a eu une certaine influence sur le regard que je portais sur les bâtiments du secteur ( il me semble que Mitsou avait un lien dans le projet). J'ai alors commencé à porter attention aux vieux bâtiments du coin. J'ai suivi la décrépitude lente de l'endroit quotidiennement ; à tous les jours sur mon chemin vers le travail je me demandais si  un jour il  serait possible de faire une visite. J'espérais que les squeegees ne l'aient pas trop endommagée, et qu'elle soit belle comme au premier jour. 

 

                       

 

 

    Malgré que j'avais appris la possibilité d'une exploration de l'endroit depuis peu, il me fallut un certain temps pour finalement aller faire un tour. Comme si chaque jour je me disais que ce n'était pas accessible, une fois à l'intérieur, je n'ai pas regretté mon aventure.

 

 

    Bien que l'église et son presbytère ( à ne pas confondre avec la maison Garth juste à côté)  aient la mention de "valeur patrimoniale exceptionnelle", ils sont protégés par aucune juridiction. Ceci fait de l'endroit un lieu propice au saccage et au pillage. Si la tendance se maintien il ne sera plus possible de conserver autre chose que les murs extérieurs à une quelconque intégration au projet du nouveau CHUM.

 

 

    Déboulant dans le sous-sol, je pousse un soupir de soulagement, enfin je vais pouvoir visiter cette église !  

 

    En entrant, il y a des choses étranges qui attirent mon attention. 

    D'abord, le plafond est à une bon 15'. Il semble étrangement haut pour une aussi vieille église. Je ne m'attendais pas à un sous-sol qui avait un potentiel de salle à Bingo. 

   

 

  Ensuite:  mais où est passé tout l'aménagement du sous-sol! Pourquoi le revêtement du plancher a-t-il disparu?

     Enfin, le plafond et le plancher ne semblent pas concorder. Au sol se trouvent de longues planches de 25' de longueur constituées d'un tronc d'arbre simplement coupé en deux, ceux-ci déposé sur un fond en terre. Ce genre de sous-plancher et structure est typique du 19e siècle, mais le plafond lui n'a rien avoir avec ces vieilles poutres.  La structure supportant le rez-de-chaussée est constituée de larges madriers bien alignés et tous de dimensions égales. De plus, des colonnes et poutres d'acier renforcent la structure au centre de l'église. 

    Ce que je ne savais pas à ce moment, c'est que l'église Holy Trinity Church fut vendu à la communauté Syrienne en 1922, devenant alors l'Église Saint-Sauveur. Qu'elle passa au feu la même année avant même la première cérémonie. Des travaux furent par la suite entrepris pour reconstruire l'église: remplacer la toiture d'ardoise, la flèche du clocher, l'orgue, les bancs, les vitraux, tout !  Ce que nous pouvons encore voir de l'église n'a plus rien avoir avec son état d'origine. D'où la nette différence entre les larges troncs d'arbres du sous-sol et le plancher du rez-de-chaussée.

 

 

    Il est a noté que même si le feu n'avait pas eut lieux, nous n'aurions pus  voir un intérieur d'église intègre, car avec le déménagement de la communauté anglicane,  le lutrin, le pupitre, la chaire ; cadeaux d'officiers anglais, de même que les vitraux du choeur et l'autel partirent avec la communauté. Il est aujourd'hui impossible de retracer le transfert de ces éléments patrimoniaux importants. Les confessionnaux par contre sont sensés être 100% d'origine et si la tendance se maintien, un antiquaire viendra durant la nuit les chercher. Étrangement le seul confessional restant est en pin et les caissons sont de contre-plaqué de pin, des clous rond tiennent en place les moulures.... il fut remplacé comme tout le reste en 1923.

 

 

Voici une vu de l'intérieur de l'église comme il était possible de la contempler en 1976:

  

source: CUM

 

 

 

 

 

Voici l'église en 2006:

 

 

    Malgré les apparences, la vue intérieure de cette église n'a rien de réjouissant. Les toiles, le chemin de croix, les lustres accessibles ainsi que tout ce qui se démonte facilement a disparu. Étrangement même le recouvrement du plancher ainsi que les escaliers de l'autel ne sont présent. 

 

 

Les bancs: démontés et prêts pour emporter.

 

 

L'orgue de 1923, lui aussi prêt pour emporter.

 

 

    Faute de protection et préservation adéquate, des vandales ont décidé de se faire des petites gâteries en se prélevant des morceaux de vitraux. Certains ont même tenté en vain de démonter des parties de vitrail pour les reconstituer par après. Bandes d'idiots! un vitrail se démonte en grand panneaux! Il aurait été préférable de bien placarder l'endroit ou de vendre les vitraux à un antiquaire qui aurait pris soin de bien les enlever plutôt que qu'ils se fassent maladroitement amputer.

 

 

Vitrail maladroitement brisé, en partiel démontage (lire brisé). La boîte est pleine de morceaux.

 

 

" Que ces vandales brûlent en enfer ! "

 

 

    Il est encore possible d'admirer une partie des vitraux. Ceux-ci don de M. et Mme J.H. Malouf et fabriqués par les ateliers de Guido Nincheri à Montréal, sont d'une beauté et d'un travail de haute qualité.

 

 

 

 

.

 

 

    Le plafond de l'église cache-t-il comme celui de l'église de Lachute une couche d'amiante sous ses paisibles étoiles ?  Il ne nous a pas été possible de se rendre assez proche pour vérifier.

 

 

    Le  presbytère quant à lui, fut modifié et agrandi en 1940 sous la supervision de l'architecte Henry Maxwell. L'intérieur est à la mode des années 1930 et les objets restants donnent l'impression que quelqu'un y habitait il y a encore quelques instants.

 

 

salle de bain du presbytère.

 

    Depuis peu, des travaux pour placarder l'église et empêcher les intrus de la saccager ont été entrepris à la suite d'un lettre envoyée par un autre explorateur. Malheureusement, plus le temps passe et moins il y restera d'éléments d'intérêts  dans cette église. Au début des années 1980 la paroisse avait tentée sans succès d'obtenir une subvention au près du ministère des Affaires Culturels pour des travaux faire exécuter des majeurs. Le ministère a refusé en disait de l'église qu'elle ne constituait pas un élément exceptionnel du style néogothique puisqu'un incendie l'avait  grandement affectée en 1923. Plus de vingt ans après, il semble que ce manque de reconnaissance persiste encore.

 

 

    Vous trouverez une étude complète de 87 pages sur l'église, son presbytère ainsi que la Maison Garth, réalisé par Mario Brodeur architecte en octobre 2004 dans le cadre de l'étude patrimoniale et les répercussions des travaux reliés au nouveau CHUM.  

 

Liens internet:     Journal Le Devoir

                            Ensemble des études sur le nouveau CHUM

                             Métiers  d'art du Québec

            

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   © EXPLORATIONURBAINE.CA 2010 COPYRIGHT, TOUTES REPRODUCTIONS OU UTILISATION INTERDITE