Bienvenue à la
Kruger de Trois-Rivières
Une immense
usine de pâtes et papier abandonnée avec toute sa machinerie et du
délabrement en quantité industrielle serait une exploration fantastique. Les chances de pouvoir trouver une telle usine rapidement
étant très minces, je ne pouvais refuser l'offre de visite de la Kruger que
l'on m'a fait. Contrairement à de l'exploration spontanée, une visite guidée ne
nous permet pas d'aller fouiner partout, de grimper les échelles, de
prendre des photos au trépied, d'aller sur le toit ou encore de s'assoir au
bureau du grand patron. Lorsqu'il est impossible de visiter par soi-même des
lieux, il vaut mieux saisir chaque possibilité qui nous est offerte, plutôt
que de continuer à espérer.
La Kruger
est une entreprise familiale fondée en 1904 par Joseph Kruger, son arrière
petit fils, dirige aujourd'hui la compagnie. Les activités de
Kruger s'étendent à l'ensemble de la transformation du papier, de la coupe
des arbres aux ventes, en passant par le recyclage. L'usine de Trois-Rivières
construite au début du siècle passé fut acquise en 1973 alors que
l'industrie souffrait beaucoup. La production était alors de 200,000 t de
papier par année, elle est 3 fois plus grande aujourd'hui avec ses 670,000 t
.
L'usine de Trois-Rivières
fabrique par année:
-
370,000 t de papier
journal, vendu principalement à des journaux américains et ontariens,
-
130,000 t de papier à
impression spéciaux
-
170,000 t de papier couché
Les moyens de
production du papier ont bien changé, maintenant on utilise du peroxyde à la
place du chlore pour le blanchiment du papier et tous les effluents sont
traités avant de retourner au fleuve. Règle générale, l'eau qui sort de
l'usine est plus propre que l'eau du fleuve elle-même.
Autres fois
les billots de bois étaient transportés du lieu de coupe jusqu'aux usines de
pâtes et papier en utilisant les cours d'eaux. La pitoune comme, on
l'appelait, descendait les cours d'eau et les draveurs faisaient en sorte
qu'elles se rendent au bout de leur voyage. Malheureusement, l'écorce
des arbres ainsi flottés, les troncs qui coulaient au fond et le tanin ont
étouffé la vie de plusieurs rivières. Aujourd'hui ce mode de transport est
interdit, la matière première des copeaux et des billots de bois arrivent
par camion ou bateau.
Les photos suivantes ont été prisent tout près
de l'usine de Trois-Rivières lors de la construction du pont Laviolette en
1967, des goélettes y recueillent les billots de bois.
Depuis plusieurs années, l'industrie du bois d'oeuvre et des pâtes et papier
souffre beaucoup. Fermetures d'usines, coupures de postes, taxation, disputes
des territoires, rien de très réjouissant pour l'emploi, mais l'exploration
urbaine est une roue qui tourne et les fermetures d'usines amènent beaucoup
d'eau au moulin. Dans quelques années, nous aurons plusieurs usines délabrés à visiter.
La visite de
la Kruger est très intéressante, la grosseur de la machinerie, la hauteur des
plafonds et la vitesse de production est très impressionnante. Merci à l'OTPQ
et à Kruger pour avoir rendu cette visible possible.
Le ratio bois-papier est de 1:1 ... il faut pratiquement le le
même poids de bois pour fabriquer le même poids de papier.
Vous jetez un sac à vidanges de papier?
Vous venez de jeter
un sac à vidanges d'arbres !
La visite commence
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